Mon vieux piano

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre,
Que serais-je sans toi qu’un corps aux doigts dormants,
Je veux blottir ma vie tout contre toi, tout contre…
Enroulé dans tes voiles et porté par les vents.

Toi l’ami de toujours, compagnon de victoire,
Combien d’instants glorieux avons-nous partagés
Sur les routes fleuries de France et de Navarre,
Dans des théâtres immenses ou des petits cafés ?

C’est sur ton ventre en bois que je pose mes bières
Et lorsque quelquefois, juste compensation,
Tu dégustes l’alcool qui déborde du verre
Nous trinquons tous les deux au rythme des chansons !

Mon vieux piano

Toi l’ami de toujours, compagnon de conquête,
Combien de seins gonflés se sont frottés à toi ?
Combien de doux regards t’ont fait perdre la tête
Quand je sentais ton coeur qui battait sous mes doigts ?

Pareil à Cyrano, jusqu’aux heures tardives
Tu charmais par ta voix les belles qui dansaient
C’est toi qui leur plaisais, les femmes sont naïves,
C’est moi qui récoltais les fruits de ton succés !

Mon vieux piano

Toi l’ami de toujours, compagnon de galère,
Combien ai-je versé de larmes sur ton corps
Quand la tête inclinée, lourde comme une pierre
Je soulageais ma peine en plaquant des accords ?

Je partage avec toi mes cris et mes discordes,
D’ailleurs je t’appartiens ainsi qu’un condamné !
Mon âme s’est pendue à l’une de tes cordes,
Tes menottes d’ivoire entourent mes poignés.

Mon vieux piano