Les bandits

Où sont-ils donc passés les bandits de naguère,
Ces héros insolents destructeurs de pouvoir
Qui mêlaient le panache avec le savoir-faire,
Le sens des libertés et le sens du devoir ?
Je veux revoir ces vols et le visage blême
De nantis apeurés pleurant dans leur foulard
Mais qui se consolaient en se disant quand même
Que leur cambriolage était une oeuvre d’art !

Les bandits d’aujourd’hui sont un lot de barbares
Qui méprisent les femmes et respectent l’argent,
La tête sans esprit et le coeur sans histoire
Près d’eux même les flics ont l’air intelligent !
Qu’ont-ils fait dites-moi de tout cet héritage,
Qu’ont-ils fait de Lupin, de Mandrin, de Villon ?
Ils s’en foutent! Ils s’en foutent! Et je suis fou de rage
De voir si beau métier pratiqué par des cons !

Non, ils ne volent pas, ils détruisent ou ils pillent
Sans même être guidés par de grands idéaux.
Ah ! Dans leur tête creuse (creuse comme l’aiguille!)
Mon Dieu que n’avez-vous tricoté un cerveau !
Plus aucun savoir-vivre, plus de bonnes manières,
Chez la belle cliente plus aucune attention.
La déontologie aurait voulu naguère
Qu’on laissât une fleur pour demander pardon.

Non ! Les voleurs se perdent car les marchands du temple
Les ont tous corrompus jusqu’au plus innocent,
Si même les bandits ne sont plus des exemples
Quelle éducation donner à mes enfants ?
Où sont-ils donc passés les bandits de naguère,
Ces héros insolents destructeurs de pouvoir
Qui mêlaient le panache avec le savoir-faire,
Le sens des libertés et le sens du devoir ?

Aujourd’hui les voleurs sont tombés des étoiles,
Ils ont perdu leurs ailes, leur vol de goéland,
Ce sont les fleurs du mal qui perdent leurs pétales
Je les aimais un peu, beaucoup, passionnément !
Aujourd’hui les voleurs sont tombés des étoiles,
Ils ont perdu leurs ailes, les ailes de l’esprit,
Ce sont les fleurs du mal qui perdent leurs pétales
Je les aimais un peu, beaucoup… à la folie !